La déferlante antipub de l’automne 2003 a mis en exergue une évidence négligée : les femmes sont tout à la fois les principales cibles et les principaux vecteurs des affiches. Cet étiquetage sauvage découpe ce modèle à la façon dont on désignait les pièces de viande dans une boucherie, et attribue un prix à chaque sein et au sexe. Mais la femme continue de dormir, la tête posée sur un oreiller en apesanteur. Le publicitaire la veut ainsi, attirante et passive. Docile, elle est le personnage d’une histoire rabâchée, elle est spectacle.
Les graffitis ajoutés dénoncent la marchandisation du corps, mais dans quel but ? Qui est mis en cause par cette mise à prix : le modèle, l’annonceur, le client, le chaland ?

Paris, affiche(s), 18 novembre 2003.

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.