Que voyez-vous ? Une rébellion, sans équivoque. Le bras suffit à identifier une sportive. Il y a aussi cette biffure qui souligne le geste, et qui occulte en même temps un message marchand dont cette femme se libère. En bas de l’image, l’on devine une suite à cette déclaration. Mais, justement, « marre » de quoi ? Quelle marque, quelle cause ? Le cadrage pourrait être taxé de partisan, si ce qu’il défend ne restait pas flou, indéfini. Il ne dit pas tout. Il suggère l’amorce d’une histoire.
Tout est une question de lecture, de perception. La détermination de cette femme nous renvoie spontanément à sa condition. Rejette-t-elle l’annonceur qu’elle est censée servir ? S’affranchit-elle des rôles qu’on lui réserve ? Peut-être faut-il se contenter du message ressenti dès le premier abord : le poing dressé d’une femme qui en a marre. Tout est dit.

« Marre » Paris, affiche(s), 24 octobre 2003.

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.