littérature et photographie

Catégorie : image des femmes

« Lætitia casse-toi. »

Paris, affiche(s), 16 décembre 2003.

Jean-Paul Goude a mis en scène Lætitia Casta pour tout un enchaînement de campagnes d’affichages en pleine tourmente antipub. Ces images ont suscité un déferlement haineux contre Lætitia Casta. Pourquoi elle, nommément ? 
La régularité de ces campagnes en faisait une sorte de rendez-vous. Il se formait une familiarité avec ce modèle que l’on retrouvait au même endroit, semaine après semaine. C’était un peu comme lorsque l’on croise chaque jour quelqu’un dans le métro, on finit par se reconnaître, l’idée d’une certaine connivence se crée. Et des fantasmes peuvent s’ancrer et s’animer sur ce visage, cette silhouette. 
Aussi, ce rejet dépasse la confusion entre l’identité de la personne ayant posé et le personnage qu’elle interprète, ce rejet dénonce la douleur issue d’un désir refoulé, il est l’écho d’un cri d’autocensure.  

Et vous, que voyez-vous ?

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.

Violences faites aux femmes

En cette journée internationale contre les violences faites aux femmes, trois photos extraites de ma série sur les affiches du métro parisien, Nous ne sommes pas.

Métro, Paris, 2003. Paupières closes, pourquoi ? Plaisir ou souffrance ? Ces gouttes, des larmes ? Et puis, NON à quoi, à qui ? Pourquoi?
Métro, Paris, 2007. La blessure provoquée par cette flèche en plein front s’élargit, se répand, éclabousse. Mais elle n’éteint ce regard, planté, lui, dans nos yeux.
Métro, Paris, 2019. Cisaillée. Découpée, fragmentée. Tête baissée. Bouche ouverte, sans regard. Courbée, oui, mais pas résignée.