Paris, affiche(s), 2 juin 2004.

La jeune femme évite notre regard, comme pour nous laisser l’envisager. Ses épaules sont nues, sa peau dorée est fleurie d’une improbable décoration qui recouvre sa poitrine, qui court peut-être jusqu’au bas de son ventre. Mais une autre femme prend le relais, quelque peu austère, ainsi vêtue de noir. Ses mains plus âgées soutiennent ses seins que seuls ses doigts modèlent. L’amalgame évoque moins l’opposition des générations que la dualité du don et du refus.
Mais, il y a une troisième femme, dont on n’aperçoit que les lèvres closes dans le fouillis des déchirures. Quel est son rôle, celui d’une observatrice ? Sa présence et son mutisme changent la scène, les deux autres ne sont plus seules en cause. La troisième annonce moins la multitude que la généralité du sort des femmes, objets de désir. Et ce qui semblait une double attitude n’en forme plus qu’une. Si la jeune femme évite notre regard, c’est pour se protéger.

Et vous, que voyez-vous ?

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.