Paris, affiche(s), 5 septembre 2017.

Au moins trois affiches se sont succédé, leur côtoiement est accidentel. Cependant, cet instantané les réunit, les fige et les accorde en un présent intemporel. En noir et blanc, voici l’enfance généreuse et spontanée ; en couleur, l’univers complexe des adultes, un monde polychrome riche en tentations. La fillette partage une pomme avec un plus grand qu’elle. Dans son dos, deux hommes chamarrés épient ; celui de gauche la regarde. Ou il la convoite.
Je n’ai vu que la menace qui pèse sur elle. La déchirure en diagonale semble l’isoler, et donc la protéger, mais les motifs floraux qui bordent l’enfant sont rouges, comme de mauvaises plaies. Des cicatrices invisibles des abus que subissent filles et garçons en si grand nombre et partout, et qui ne s’expliquent pas autrement que par le « Je veux, je prends. »

Et vous, que voyez-vous ?

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.