littérature et photographie

Catégorie : (indiscrétions…) (Page 1 of 3)

Horreur vs honneur

Conte de la plaine et des bois est à l’honneur à Bordeaux (une ville qui l’aime bien), puisqu’une édition particulière du roman (les épreuves avant correction) vient en prime d’une campagne Ulule pour la Librairie du Basilic.

J’ai découvert récemment que ce même titre est classé en Horreur et Épouvante sur le site Cultura.
Le Vaisseau ardent (édition Folio SF) est régulièrement casé en Fantastique et Horreur, alors que dans une librairie parisienne son édition originelle (la brique Denoël) figure simultanément dans le rayon Histoire (au grand contentement de l’Ivrogne). Dans une autre célèbre librairie du boulevard Saint-Germain, où le Denoël est resté plusieurs mois sur les tables, l’édition Folio n’a jamais figuré en rayons sous prétexte que c’était de la SF.

Replanter ou disparaître

Sécheresse, canicules, orages, incendies et inondations… En 1977, j’abordai les prémices des dérèglements climatiques dans “Sauver le bocage”, première étude consacrée à ce type de paysage dans ses implications agricoles, supervisée par le Muséum d’histoire naturelle de Paris.

Édité par le CRÉPAN (Comité Régional d’Étude pour la Protection et l’Aménagement de la Nature en Normandie), où il resterait quelques exemplaires, sinon on peut en obtenir copie à la BNF https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34710064k

Un réseau de haies s’apparente à une forêt linéaire, laquelle agit de deux façons sur le climat. D’abord en affaiblissant les vents au niveau des sols (ce ne sont pas des murs, mais des brise-vent, semi-perméables) et donc en évitant érosion et assèchement. Ensuite en facilitant la reconstitution des nappes phréatiques. Les pluies peuvent être violentes, les feuillages retiennent l’eau avant d’en imprégner lentement le sol. Puis, par temps sec, les arbres puisent dans cette réserve et la redistribuent (évaporation-transpiration). 

Ces deux facteurs contribuent à créer et maintenir un microclimat tempéré. Et, à l’échelle d’une région, ces microclimats se conjuguent et forment un climat plus vaste, plus ancré.

La condition pour atteindre cette efficacité, c’est la constitution d’un maillage fermé de haies. Elles peuvent enclore de grandes surfaces, tout s’étudie localement (vents, relief, environnement). L’argument de la perte de terrain, qui a conduit à l’arasement massif des haies, se voit désormais compensé par la perte croissante de rendement des Beauce artificielles.

Face au risque de stopper l’exploitation de terres agricoles, faute de rentabilité économique due aux dérèglements climatiques et aux pratiques agricoles dominantes, la question de replanter n’est plus anodine.

D’autant que les arbres absorbent nos excès de CO2

Les arbres tempèrent le climat en régulant le transfert de l’eau entre les nuages et les nappes phréatiques.

Derniers ciels

Dernières images du ciel par ma fenêtre, avant déménagement. Peut-être pas les «meilleures», mais assez représentatives de ces ciels que j’entrapercevais incidemment par le vasistas de mon bureau. Combien de fois je me suis élancé pour enregistrer une configuration capricieuse entre nuages, soleil couchant, lignes aériennes et vols d’oiseaux…
Robert Hainard disait que la chose la plus piégeante à dessiner, à égalité avec les escargots dont la lenteur estompe l’idée de mouvement, ce sont les nuages. On regarde, on dessine de mémoire, on relève les yeux pour découvrir que la disposition de toutes choses a changé.
Malgré ce précieux avertissement, je m’y suis laissé prendre plus d’une fois. 

En lien avec ce projet La tête dans les nuages (série photographique), qui m’a convaincu de reprendre la photo.

Un avant-goût du dérèglement climatique

Mon premier livre n’était pas un roman, mais une étude sur le bilan agronomique des haies. « Sauver le bocage », édité par une association régionale, le CREPAN, en 1977, dressait pour la première fois un panorama complet sur les effets des brise-vent et de leur maillage sur la production agricole. Supervisé par le Muséum d’Histoire naturelle de Paris, il démontrait les bienfaits d’un réseau de haies convenablement entretenues sur le microclimat, et par répercussion sur le climat régional. A contrario, il insistait sur les dérèglements climatiques liés à une pratique abusive du remembrement et de ses travaux connexes (assèchement des mares, canalisation des cours d’eau, arasement des haies et des bosquets, agrandissement des parcelles pour favoriser les monocultures). Pour ne pas donner prise aux critiques, qui tenaient les écologistes pour de doux rêveurs, je n’avais abordé la biodiversité favorisée par cette « forêt linéaire » uniquement dans ses répercussions agricoles.

Quelques années plus tard, j’ai publié dans L’Univers du vivant un article de 17 pages sur l’histoire des bocages (normands, français, internationaux).

Le dérèglement climatique qui commence à se manifester de façon si spectaculaire n’est fondamentalement pas dû à d’autres phénomènes que ceux que je relevais, dont la cupidité et la surconsommation. 

Ce thème (lié au rôle de la religion dans le défrichement), je l’aborde dans le (long) roman dont j’achève l’écriture.

Arromanches

De passage à Arromanches, alors que je récris la fin d’un roman s’y déroulant grandement, en lien avec la commémoration du Débarquement, quelques « instantanés » de baigneurs sur fond de caissons du port artificiel. #dday #mulberry


Dix ans !

Voici 10 ans, paraissait mon premier roman, Le Vaisseau ardent.
Merci à Gilles Dumay, qui en parle encore comme d’un bon souvenir*.
À Franz-Olivier Giesbert, qui l’a présenté comme son dernier coup de cœur dans sa dernière émission télévisée Vous n’aurez pas le dernier mot, avant de l’élire roman Coup de cœur 2010 du Point.
Merci à tous les critiques et bloggers qui lui ont consacré de quelques lignes à plusieurs pages.
Merci à Pascal Godbillon qui a réussi le tour de force éditorial de le sortir en Folio en un seul volume deux fois moins lourd.
Merci aux miens, famille et amis, qui auraient pu désespérer de m’y voir passer tant d’années !
Quant aux lecteurs qui seraient parvenus jusqu’à la fin de ces remerciements en soupirant que, décidément, je ne sais pas faire court (et outre qu’ils peuvent se rabattre sur Conte de la plaine et des bois qui pèse dix fois moins de pages), merci de patienter encore un peu : un autre « gros » roman approche de la relecture finale.

(mais, déjà, en mars 2010, quelque lecteur dont je n’ai jamais su le nom écrivait sur le célèbre blog de Gilles : « Tel l’albatros, j’ai survolé le récit de cette épopée hors norme, sans toucher terre. Les histoires se croisent, s’entrechoquent en un bouillonnement perpétuel, dans lesquels des personnages étonnants ou attachants se relayent, au hasard des vents et des déferlantes, pour toujours nous surprendre. Une aventure singulière, tantôt fantastique, tantôt poignante, mêlant intrigues et purs moments de poésie. Magique.
Un Cap Horn de la littérature, foi d’albatros. »

Le Vaisseau ardent : souvenir d’éditeur

Paru voici près de dix ans, Le Vaisseau ardent fait encore parler de lui. Gilles Dumay, son éditeur, s’en souvient sur le blog de sa nouvelle collection :

Dans une vie d’éditeur il y a des moments à part, des découvertes qui marquent et qui subliment ce métier.
Je me souviens de l’aventure éditoriale du Vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite ; projet fou (1568 pages en poche !) autour de la piraterie, de l’utopie, incroyable réinvention du mythe de Peter Pan.

Aventure d’autant plus folle que je ne lui avais présenté “que” quelques centaines de pages, le manuscrit n’étant pas achevé, même si j’en avais la trame.


11 Novembre

Voici l’une de mes plus anciennes photos, le défilé du 11 Novembre, alors que je devais avoir 16 ans. Jusque-là, je défilais aussi d’un monument aux morts à l’autre (celui de ma commune, celui d’une autre, mitoyenne) avec tous les écoliers. J’étais depuis le 1er avril correspondant de presse (je deviendrai auxiliaire de rédaction à Ouest-France quelques années plus tard, également un 1er avril, à un poste où me succèdera Michel Onfray).
Il était impossible d’ignorer les guerres. Sur un des côtés du « champ de foire » que traversaient ces survivants, l’école, sur un autre, les baraquements en bois des réfugiés qui ont rejoint le village après les bombardements de la Libération, dont mon père qui a longtemps trouvé abri dans une maison sans toit.
J’ai mis des années à écrire Le Fou de Dieu, marqué par la citation que j’ai reproduite de notre curé: « Dieu, dans Sa folie, a laissé l’homme libre. » C’est la seule nouvelle que j’ai diffusée (en numérique, gratuite, dont une version en grands caractères), où je mets en scène un jeune poilu qui s’extraie de la folie des tranchées en se rêvant écrivain, et que la réalité rattrape.

« Older posts