La gifle et la Mort. Paris, affiche(s), 10 janvier 2024 © Jean-Claude Marguerite
La gifle et la Mort. Paris, affiche(s), 10 janvier 2024 © Jean-Claude Marguerite

Que voyez-vous ? Moi, j’ai vu le geste de cet homme, sa main tendue et son bras replié, en élan ou après le coup, et le visage renversé de cette femme, comme giflée. Puis, j’ai vu la Mort. La Mort révélée par cette déchirure qui divise la figure de l’homme, la Mort qui s’en détache comme la bave d’une idée sale. Et puis, il y a ce « e », la signature de la terminaison féminine, face à son regard, comme si son geste s’adressait bel et bien aux femmes. À toutes les femmes.
Que faut-il retenir de cette photographie ? Sinon que, dans les faits, sa construction n’est que coïncidences, ces trois éléments ne sont reliés que par le hasard. Il s’agit des restes de trois affiches différentes, superposées. Elles se sont succédé ; seul cet instantané les réunit. Sans ces déchirures qui les agrègent, ce que la dominante rouge semble légitimer, cette scène symbolique de la violence faite aux femmes n’existerait pas. 
Cette photo vient d’être prise dans un couloir du métro parisien. Des milliers de personnes passent devant, l’enregistrent sans s’en rendre compte, en retiennent consciemment ou inconsciemment quelque chose. Mais quoi ? Qui s’en préoccupe ? Qui s’arrête pour la considérer et en dégager un enseignement ?
Qu’aviez-vous vu ? Que voyez-vous ?

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.
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