littérature et photographie

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Dix ans !

Voici 10 ans, paraissait mon premier roman, Le Vaisseau ardent.
Merci à Gilles Dumay, qui en parle encore comme d’un bon souvenir*.
À Franz-Olivier Giesbert, qui l’a présenté comme son dernier coup de cœur dans sa dernière émission télévisée Vous n’aurez pas le dernier mot, avant de l’élire roman Coup de cœur 2010 du Point.
Merci à tous les critiques et bloggers qui lui ont consacré de quelques lignes à plusieurs pages.
Merci à Pascal Godbillon qui a réussi le tour de force éditorial de le sortir en Folio en un seul volume deux fois moins lourd.
Merci aux miens, famille et amis, qui auraient pu désespérer de m’y voir passer tant d’années !
Quant aux lecteurs qui seraient parvenus jusqu’à la fin de ces remerciements en soupirant que, décidément, je ne sais pas faire court (et outre qu’ils peuvent se rabattre sur Conte de la plaine et des bois qui pèse dix fois moins de pages), merci de patienter encore un peu : un autre « gros » roman approche de la relecture finale.

(mais, déjà, en mars 2010, quelque lecteur dont je n’ai jamais su le nom écrivait sur le célèbre blog de Gilles : « Tel l’albatros, j’ai survolé le récit de cette épopée hors norme, sans toucher terre. Les histoires se croisent, s’entrechoquent en un bouillonnement perpétuel, dans lesquels des personnages étonnants ou attachants se relayent, au hasard des vents et des déferlantes, pour toujours nous surprendre. Une aventure singulière, tantôt fantastique, tantôt poignante, mêlant intrigues et purs moments de poésie. Magique.
Un Cap Horn de la littérature, foi d’albatros. »

Le Vaisseau ardent : souvenir d’éditeur

Paru voici près de dix ans, Le Vaisseau ardent fait encore parler de lui. Gilles Dumay, son éditeur, s’en souvient sur le blog de sa nouvelle collection :

Dans une vie d’éditeur il y a des moments à part, des découvertes qui marquent et qui subliment ce métier.
Je me souviens de l’aventure éditoriale du Vaisseau ardent de Jean-Claude Marguerite ; projet fou (1568 pages en poche !) autour de la piraterie, de l’utopie, incroyable réinvention du mythe de Peter Pan.

Aventure d’autant plus folle que je ne lui avais présenté “que” quelques centaines de pages, le manuscrit n’étant pas achevé, même si j’en avais la trame.


11 Novembre

Voici l’une de mes plus anciennes photos, le défilé du 11 Novembre, alors que je devais avoir 16 ans. Jusque-là, je défilais aussi d’un monument aux morts à l’autre (celui de ma commune, celui d’une autre, mitoyenne) avec tous les écoliers. J’étais depuis le 1er avril correspondant de presse (je deviendrai auxiliaire de rédaction à Ouest-France quelques années plus tard, également un 1er avril, à un poste où me succèdera Michel Onfray).
Il était impossible d’ignorer les guerres. Sur un des côtés du « champ de foire » que traversaient ces survivants, l’école, sur un autre, les baraquements en bois des réfugiés qui ont rejoint le village après les bombardements de la Libération, dont mon père qui a longtemps trouvé abri dans une maison sans toit.
J’ai mis des années à écrire Le Fou de Dieu, marqué par la citation que j’ai reproduite de notre curé: « Dieu, dans Sa folie, a laissé l’homme libre. » C’est la seule nouvelle que j’ai diffusée (en numérique, gratuite, dont une version en grands caractères), où je mets en scène un jeune poilu qui s’extraie de la folie des tranchées en se rêvant écrivain, et que la réalité rattrape.

Aurais-je raté ma vocation ? (podcast)

Selon Neil Jomunsi*, j’ai raté ma vocation, celle d’homme-orchestre. C’est du moins ce qui ressort de la présentation de l’entretien-promenade qui s’est déroulé dans les allées du cimetière du Père-Lachaise à Paris. Pourquoi ce cimetière ? Pourquoi homme-orchestre ? Tout est dit dans ce podcast, un peu moins d’une heure sur la littérature, la photo, la musique, le dessin, l’édition, les enfants…

Jean-Claude Marguerite a raté sa vocation d’homme-orchestre, mais continue de toucher à tout : écrivain, journaliste, publicitaire, photographe, il est notamment l’auteur de deux romans, « Le Vaisseau Ardent » (Denoël) et « Conte de la plaine et des bois » (Les Moutons Électriques). Avec lui, je remonte les allées du Père-Lachaise pour causer écriture, lumière et temps qui passe.

Sur la photo, voir celles du statutaire féminin du Père-Lachaise, celles des affiches altérées du métro parisien.

  

 

*(éditeur Walrus, blogueur page42.org, et nouvelliste marathonien du projet Bradbury), Neil Jomunsi propose désormais Pod42, “le podcast où pendant une heure, on parle de tout et de rien avec celles et ceux qui font la culture, et c’est très bien comme ça.”

Flaubert et l’imaginaire

En cette période où les acteurs de la littérature de l’imaginaire rappellent que la littérature a tout à perdre  des exclusions et des a priori, et se souviennent, incidemment, que le premier prix Goncourt fut un pur SF, il est à souligner que les éditions Mnemos et Moutons électriques publient de concert deux beaux livres sur Flaubert, en tirage limité.
Au sommaire : Salammbô,  Voyage à Carthage, Voyage en Orient, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier.
Ces textes sont enrichis d’analyses et de témoignages de lectures (dont le mien).

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Le « nature writing » : un homme, un chien…

Dans son blog personnel, André-François Ruaud, éditeur des Moutons électriques* évoque le « nature writing », un genre à « double nationalité », l’anglaise et l’américaine, dont il n’a publié que trois titres (encore que non anglo-saxons), issus de rencontres non préméditées :

J’ai déniché un petit peu d’une expression francophone du « nature writing », une approche bien à nous où un brin de fantastique permet de toucher à notre rapport avec l’environnement naturel — un fantastique à ciel ouvert. J’en veux pour preuve, par exemple, que le Marguerite répond presque exactement à la définition qu’esquissait du « nature writing » un journaliste du Figaro il y a quelques années : « Un homme. Un chien, peut-être. Un homme et son chien, éventuellement ! Des arbres, du ciel, de l’eau, de la neige, des cailloux. Des parties de pêche, de chasse, et beaucoup de solitude. »

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Ce « brin de fantastique » (d’étrangeté, donc) me semble pourtant être ce qu’il y a de plus réaliste, par le fait que ce qui émerveille dépasse ce qui se raisonne, que le rêve, yeux ouverts, nous guide et nous forge – marcher sous les arbres avec son chien, quelle puissante invitation, quelle libération ! C’est emprunter des sentiers non balisés, pour le plaisir fou d’exister. Il ne faut pas oublier qu’en français « étrange” et “forêt” partagent la même étymologie – tout comme “feuille” et “folie”…
Par le biais du souvenir d’un chien, Dick, Conte de la plaine et des bois confronte un vieil homme à l’enfance (pas seulement la sienne), car ce qui émerveille parle à l’enfant qui subsiste dans l’adulte, une part qui n’a rien d’anodin – ce que Frédérique Roussel, entre autres, a si bien traduit pour Libération :

Fantastique balade dans des bois hostiles et familiers, sensible revisitation de l’enfance perdue qui a souvent laissé en chacun de soi un Dick aimé.

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* à l’origine du nom de cette maison d’édition, pour laquelle l’imaginaire est plus une ouverture qu’un repli, se trouve le roman de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep ? (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?), à l’origine du film Blade Runner. 

Le Vaisseau ardent, une aventure littéraire

Et si le vrai trésor ne s’enterrait pas ? Si le vrai trésor n’était pas ce qui se cache, mais ce qui se partage ? Pas ce qui s’achète, mais ce qui se donne ? Rien qui s’enferme, mais qui libère…

Citation extraite du Vaisseau ardent, reprise sur Babelio

Histoire de pirates, chasse au trésor, mythes et légendes, mondes imbriqués, conte initiatique, théâtre, tradition orale, Le Vaisseau ardent est paru voici sept ans, après bien des années d’écriture. Un grand merci à Gilles Dumais qui a cru dans les premières pages de cette aventure littéraire, à Denoël qui a pris le risque d’un si gros premier roman, à Pascal Godbillon qui a publié ses 1562 pages en un Folio SF, à Franz-Olivier Giesbert et Christophe Ono-dit-Bio qui ont remarqué  « cet objet littéraire non identifié » en lui attribuant le coup de cœur 2010 du Point, à tous les journaux, les librairies, les blogueurs  et booktubeurs qui ont contribué à le faire connaître – et aux lecteurs !

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« Ce sont ici les pirates qui, dans cette œuvre palimpseste où le temps se cristallise, voguent entre Histoire et mythe, entre utopie enfantine et réalisme adulte. Cette fresque de la “gent noire”, imprégnée des réflexions de Gilles Lapouge, arrime ensemble toutes les facettes de l’archétype et les transcende. C’est à se demander s’il est encore possible d’écrire un roman de la flibuste après une telle acmé littéraire… »

Extrait de La Légende du drapeau noir, deJulie Proust Tanguy.

Prix littéraires

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