Voici l’une de mes plus anciennes photos, le défilé du 11 Novembre, alors que je devais avoir 16 ans. Jusque-là, je défilais aussi d’un monument aux morts à l’autre (celui de ma commune, celui d’une autre, mitoyenne) avec tous les écoliers. J’étais depuis le 1er avril correspondant de presse (je deviendrai auxiliaire de rédaction à Ouest-France quelques années plus tard, également un 1er avril, à un poste où me succèdera Michel Onfray).
Il était impossible d’ignorer les guerres. Sur un des côtés du « champ de foire » que traversaient ces survivants, l’école, sur un autre, les baraquements en bois des réfugiés qui ont rejoint le village après les bombardements de la Libération, dont mon père qui a longtemps trouvé abri dans une maison sans toit.
J’ai mis des années à écrire Le Fou de Dieu, marqué par la citation que j’ai reproduite de notre curé: « Dieu, dans Sa folie, a laissé l’homme libre. » C’est la seule nouvelle que j’ai diffusée (en numérique, gratuite, dont une version en grands caractères), où je mets en scène un jeune poilu qui s’extraie de la folie des tranchées en se rêvant écrivain, et que la réalité rattrape.