Paris, affiche(s), 18 août 2010.

Tout photographe élabore son musée imaginaire de la photographie. Certaines de ces œuvres se retrouvent dans le métro, et je suis parfois amené à intégrer ces références dans mes propres images.
Willy Ronis faisait des travaux chez lui quand il a aperçu son épouse se laver dans ce contre-jour. Il s’est interrompu, a pris deux ou trois clichés, puis il est retourné à sa tâche. Cet instantané est devenu pour moi une scène « iconique » de l’intimité familière des couples, la nudité en toute confiance. Dès lors, cette main d’un monstre imaginaire ne serait qu’une confrontation grotesque, une farce, si elle n’évoquait pas justement l’insécurité permanente des femmes, chez elles comme dans la rue. Aussi invraisemblable que s’avère l’identité du prédateur. 
Et vous, que voyez-vous ?

Chaque dimanche, une photographie commentée du miroir subliminal du métro parisien.