Voici l’une de mes plus anciennes photos, le défilé du 11 Novembre, alors que je devais avoir 16 ans. Jusque-là, je défilais aussi d’un monument aux morts à l’autre (celui de ma commune, celui d’une autre, mitoyenne) avec tous les écoliers. J’étais depuis le 1er avril correspondant de presse (je deviendrai auxiliaire de rédaction à Ouest-France quelques années plus tard, également un 1er avril, à un poste où me succèdera Michel Onfray).
Il était impossible d’ignorer les guerres. Sur un des côtés du « champ de foire » que traversaient ces survivants, l’école, sur un autre, les baraquements en bois des réfugiés qui ont rejoint le village après les bombardements de la Libération, dont mon père qui a longtemps trouvé abri dans une maison sans toit.
J’ai mis des années à écrire Le Fou de Dieu, marqué par la citation que j’ai reproduite de notre curé: « Dieu, dans Sa folie, a laissé l’homme libre. » C’est la seule nouvelle que j’ai diffusée (en numérique, gratuite, dont une version en grands caractères), où je mets en scène un jeune poilu qui s’extraie de la folie des tranchées en se rêvant écrivain, et que la réalité rattrape.
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Grand plaisir : découvrir que le Vaisseau ardent est entré dans l’imaginaire de lecteurs…
« Le Vaisseau ardent (T1, Le Pirate Sans Nom) est un livre addictif, et passionnant, avec des personnages touchants et attachants. »
Tel est, en résumé, l’avis de Mickaeline, qui livre également quelques citations, dont ces extraits (à propos de la commande passée à l’Ivrogne d’un livre sur la piraterie)…
Le livre devait abonder dans le genre, l’éditeur ne visait ni l’originalité ni la vraisemblance, mais la mise en scène d’une panoplie d’archétypes sur fond d’horizons lointains – au lecteur de suppléer à la pauvreté du texte par les images puissantes de son cinématographe personnel.
Mais, bon… Un pirate qui pleure, ça prête à rire.
J’ai une pire idée : l’amour. Ça marche à tous les coups – et ceci est une vérité historique : tant de grands desseins sont nés du vaudeville…
Et puis, petit plaisir, après avoir eu deux superbes couvertures des éditions papier, ce commentaire sur la version numérique que j’ai composée en reprenant le tableau qui m’a accompagné pendant l’écriture de ce premier roman.
« Je reconnais que cette couverture m’intriguait au plus haut point. Elle laisse planer un certain mystère, que j’avais vraiment envie de percer. »
Nevertwhere a retroussé ses manches, vidé sa PAL et s’est attaquée au Vaisseau ardent…
«.… un roman qu’il vaut mieux emmener lors d’un long trajet où on pourra s’immerger plus facilement dans la lecture pendant plusieurs heures d’affilée. Un roman d’aventure à lire donc de préférence lorsque l’on part soi-même à l’aventure ! »
« La deuxième partie s’est révélée beaucoup plus linéaire et facile à lire. Mettant en scène une aventure qui pourrait évoquer des romans de Jules Verne dans son commencement, elle prend par la suite un tournant inattendu en direction des mythes anciens et de Peter Pan, et rassemble plutôt bien les différentes pièces du puzzle sur la fin. »
« Superbement orchestré et bien documenté, Le vaisseau ardent est donc un roman fort intéressant à lire et plutôt prenant, surtout quand on aime les histoires de pirates.»
Pour Supervagabond, Conte de la plaine et des bois est à lire au chaud. Et en octobre, de préférence…
Un thé chaud à portée de mains, laissez la magie de l’imagination vous enivrer dans ce « Conte de la Plaine et des Bois ».
Une belle aventure, ode à la nature et à la poésie, nostalgique, parfois comique et ornée d’une part féerique.
Selon Neil Jomunsi*, j’ai raté ma vocation, celle d’homme-orchestre. C’est du moins ce qui ressort de la présentation de l’entretien-promenade qui s’est déroulé dans les allées du cimetière du Père-Lachaise à Paris. Pourquoi ce cimetière ? Pourquoi homme-orchestre ? Tout est dit dans ce podcast, un peu moins d’une heure sur la littérature, la photo, la musique, le dessin, l’édition, les enfants…
Jean-Claude Marguerite a raté sa vocation d’homme-orchestre, mais continue de toucher à tout : écrivain, journaliste, publicitaire, photographe, il est notamment l’auteur de deux romans, « Le Vaisseau Ardent » (Denoël) et « Conte de la plaine et des bois » (Les Moutons Électriques). Avec lui, je remonte les allées du Père-Lachaise pour causer écriture, lumière et temps qui passe.
Sur la photo, voir celles du statutaire féminin du Père-Lachaise, celles des affiches altérées du métro parisien.
*(éditeur Walrus, blogueur page42.org, et nouvelliste marathonien du projet Bradbury), Neil Jomunsi propose désormais Pod42, “le podcast où pendant une heure, on parle de tout et de rien avec celles et ceux qui font la culture, et c’est très bien comme ça.”
En cette période où les acteurs de la littérature de l’imaginaire rappellent que la littérature a tout à perdre des exclusions et des a priori, et se souviennent, incidemment, que le premier prix Goncourt fut un pur SF, il est à souligner que les éditions Mnemos et Moutons électriques publient de concert deux beaux livres sur Flaubert, en tirage limité.
Au sommaire : Salammbô, Voyage à Carthage, Voyage en Orient, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier.
Ces textes sont enrichis d’analyses et de témoignages de lectures (dont le mien).
Si vous fréquentez les réseaux sociaux 🙂 et aimez lire 🙂 vous connaissez nécessairement VendreLecture, qui invite au partage de nos lectures en cours… Le Vaisseau ardent y était à l’honneur ce 14 juillet…
Dans son blog personnel, André-François Ruaud, éditeur des Moutons électriques* évoque le « nature writing », un genre à « double nationalité », l’anglaise et l’américaine, dont il n’a publié que trois titres (encore que non anglo-saxons), issus de rencontres non préméditées :
J’ai déniché un petit peu d’une expression francophone du « nature writing », une approche bien à nous où un brin de fantastique permet de toucher à notre rapport avec l’environnement naturel — un fantastique à ciel ouvert. J’en veux pour preuve, par exemple, que le Marguerite répond presque exactement à la définition qu’esquissait du « nature writing » un journaliste du Figaro il y a quelques années : « Un homme. Un chien, peut-être. Un homme et son chien, éventuellement ! Des arbres, du ciel, de l’eau, de la neige, des cailloux. Des parties de pêche, de chasse, et beaucoup de solitude. »
Ce « brin de fantastique » (d’étrangeté, donc) me semble pourtant être ce qu’il y a de plus réaliste, par le fait que ce qui émerveille dépasse ce qui se raisonne, que le rêve, yeux ouverts, nous guide et nous forge – marcher sous les arbres avec son chien, quelle puissante invitation, quelle libération ! C’est emprunter des sentiers non balisés, pour le plaisir fou d’exister. Il ne faut pas oublier qu’en français « étrange” et “forêt” partagent la même étymologie – tout comme “feuille” et “folie”…
Par le biais du souvenir d’un chien, Dick, Conte de la plaine et des bois confronte un vieil homme à l’enfance (pas seulement la sienne), car ce qui émerveille parle à l’enfant qui subsiste dans l’adulte, une part qui n’a rien d’anodin – ce que Frédérique Roussel, entre autres, a si bien traduit pour Libération :
Fantastique balade dans des bois hostiles et familiers, sensible revisitation de l’enfance perdue qui a souvent laissé en chacun de soi un Dick aimé.
* à l’origine du nom de cette maison d’édition, pour laquelle l’imaginaire est plus une ouverture qu’un repli, se trouve le roman de Philip K. Dick, Do Androids Dream of Electric Sheep ? (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?), à l’origine du film Blade Runner.