Mon premier livre n’était pas un roman, mais une étude sur le bilan agronomique des haies. « Sauver le bocage », édité par une association régionale, le CREPAN, en 1977, dressait pour la première fois un panorama complet sur les effets des brise-vent et de leur maillage sur la production agricole. Supervisé par le Muséum d’Histoire naturelle de Paris, il démontrait les bienfaits d’un réseau de haies convenablement entretenues sur le microclimat, et par répercussion sur le climat régional. A contrario, il insistait sur les dérèglements climatiques liés à une pratique abusive du remembrement et de ses travaux connexes (assèchement des mares, canalisation des cours d’eau, arasement des haies et des bosquets, agrandissement des parcelles pour favoriser les monocultures). Pour ne pas donner prise aux critiques, qui tenaient les écologistes pour de doux rêveurs, je n’avais abordé la biodiversité favorisée par cette « forêt linéaire » uniquement dans ses répercussions agricoles.

Quelques années plus tard, j’ai publié dans L’Univers du vivant un article de 17 pages sur l’histoire des bocages (normands, français, internationaux).

Le dérèglement climatique qui commence à se manifester de façon si spectaculaire n’est fondamentalement pas dû à d’autres phénomènes que ceux que je relevais, dont la cupidité et la surconsommation. 

Ce thème (lié au rôle de la religion dans le défrichement), je l’aborde dans le (long) roman dont j’achève l’écriture.