littérature et photographie

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A découvrir, lire… et relire de toute urgence (Bifrost)

« Dès les premières lignes cependant, la plume de Jean-Claude Marguerite convainc et enchante. Le style est limpide, la langue riche et belle impose en quelques pages un grand conteur : le voyage sera forcément inoubliable. « 
«Un grand roman, exigeant et captivant, une de ces œuvres qui se voient offrir une place de choix dans les bibliothèques, inoubliables pour la simple raison qu’après leur lecture, quelque chose d’indéfinissable a changé dans le regard qu’on porte sur le monde.»

Bifrost (n° 60), l’avis d’Oliver Legendre

(repris par NooSFere)

 

Bifrost 60 mini

Vivre, serait-ce avoir toujours un rêve en réserve ? (Le Nouvel observateur)

« Le Vaisseau ardent aborde nos plages. Cette saga monumentale, promise au succès, raconte la fabuleuse histoire du Pirate Sans Nom, qui hante la mémoire d’un marin d’aujourd’hui.»

« Cette épopée de près de 1300 pages est splendidement racontée : c’est « la Guerre des boutons » en hauts-de-chausses, avec pour héros un gosse malin et endurci qui s’endort chaque soir dans le froid en se remémorant, pour ne jamais l’oublier, le timbre de la voix maternelle. »

Le Nouvel Observateur, l’avis d’Anne Crignon

 

NouvelObs

C’est le pirate de l’été (Bibliobs)

Le 27 juillet 2010, par Anne Crignon, Bibliobs, depuis Le Nouvel Observateur du 22 juillet 2010.

 

« Le Vaisseau ardent » aborde nos plages. Cette saga monumentale, promise au succès, raconte la fabuleuse histoire du Pirate Sans Nom, qui hante la mémoire d’un marin d’aujourd’hui. Comme celle de Jean-Claude Marguerite, son auteur. Rencontre 

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Né à Ecouché (Orne) en 1955, Jean-Claude Marguerite a travaillé à 20 ans comme localier pour « Ouest France » à Argentan et à L’Aigle. Il est graphiste et photographe.

Un port de l’Adriatique, dans les années 1950. Deux gamins d’une dizaine d’années abordent unhomme qui boit seul chaque soir dans une chaloupe à l’abandon. En échange d’un vieux rhum frelaté, l’inconnu va leur raconter une histoire fabuleuse : la vie du Pirate Sans Nom, dont nul ne sait comment ni où il a disparu. Fasciné, l’un des deux enfants, Anton Petrack, va ancrer sa vie autour de cette légende. Il va devenir un commandant riche et célèbre après une vie passée à sillonner les mers boréales et à mener l’enquête sur ce forban mythique.

Vivre, serait-ce avoir toujours un rêve en réserve ? On retrouve Petrack vieillissant, penché sur un précieux grimoire : le journal du Pirate Sans Nom. Orphelin à 6 ans, celui-ci mène un combat parfois meurtrier pour s’imposer dans les rues malfamées d’une cité hollandaise au XVIIe siècle. En face, l’archipel Frison, point de ralliement des aventuriers des mers, lui fait de l’oeil. Un jour, peut-être… Cette épopée de près de 1300 pages est splendidement racontée : c’est « la Guerre des boutons » en hauts-de-chausses, avec pour héros un gosse malin et endurci qui s’endort chaque soir dans le froid en se remémorant, pour ne jamais l’oublier, le timbre de la voix maternelle.

A.C.

Le Nouvel Observateur. – Ce roman est en filigrane un étonnant manuel de sociologie sur les pirates. Vous balayez pas mal d’idées reçues…

Jean-Claude Marguerite. – On a souvent une approche romantique de la piraterie où le héros a la tête d’Errol Flynn – ou d’Orlando Bloom. On le voit comme un homme libre affranchi de toutes les contraintes de la vie civilisée, qui vit en dehors des normes selon sa propre éthique – un pirate au grand coeur, quoi. Mais, derrière cette façade, il y a un homme seul, en rupture avec la société, ne mangeant pas tous les jours à sa faim, menacé de mort et de torture, avec une espérance de vie très limitée. Il est condamné à l’errance, car regagner la terre, c’est le gibet assuré. Que les gens pensent spontanément le contraire m’intéressait au plus haut point. « Pirate », « trésor », « vaisseau fantôme » sont les portes d’un imaginaire puissant, où ce que l’on veut croire l’emporte sur la raison.

N. O. – Le drapeau noir avec une tête de mort est un des clichés les plus répandus…

J.-C. Marguerite. – En réalité, les drapeaux étaient très variés, de véritables rébus, le plus souvent. Ils étaient d’abord une arme psychologique. Il fallait que ceux d’en face sachent ce qu’ils allaient subir. Le dessin d’une main qui brandit un boulet avec une mèche allumée, cela signifiait que le camp adverse n’avait plus beaucoup de temps à vivre. Barbe-Noire se représentait lui-même, tenant un sablier dans une main et une lance dans l’autre ! On trouvait aussi des squelettes, des bêtes fantastiques. Si le drapeau était noir, il y aurait des survivants, s’il était rouge, il n’y en aurait pas.

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(c)Gianni-Dagli-Orti
Figure de pirate en bois peint (17e siècle).

N. O. – Dans votre livre, un autre mythe s’effondre : celui du pirate plein aux as.

J.-C. Marguerite. – A quoi bon thésauriser et cacher son butin sur une île quand on risque sa vie chaque jour ? On a l’image du pirate qui vogue sur son bateau pour aller attaquer un galion bourré d’or. Mais ce bateau, il fallait l’acquérir, l’armer, rassembler un équipage. Et le galion, encore fallait-il le croiser ! Dans l’immense mer des Caraïbes, ça n’arrivait pas tous les jours. De plus, la plupart des bateaux transportaient des épices et pas toujours du métal précieux. La fortune du pirate, c’était au petit bonheur la chance.

N. O. – Le pirate est-il un héros de votre enfance ?

J.-C. Marguerite. – Pas vraiment. Je ne suis ni un passionné de longue date ni un expert d’ailleurs. De plus, contrairement au commandant Petrack, j’ai une mémoire de poisson rouge : je peux ingurgiter un certain nombre de données pour un travail précis, mais mon cerveau a ensuite tendance à tout effacer.

N. O. – Alors, quelle est l’origine de ce livre ?

J.-C. Marguerite. – En 1991, j’avais emmené mon fils de 8 ans voir « Hook » de Spielberg, la suite de « Peter Pan ». En sortant du cinéma, j’ai eu envie de confronter l’utopie enfantine au réalisme adulte. Certains d’entre nous restent assez fidèles à leurs rêves de jeunesse, d’autres assument une coupure très nette. Le soir même, j’ai inventé pour mon fils cette histoire, située au Groenland, avec une énigme : un vaisseau qui brûle sans se consumer. J’ai commencé à prendre des notes et j’ai écrit un conte d’une soixantaine de pages.

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« Hook ou la revanche du Capitaine Crochet », de Steven Spielberg (1992).

L’année suivante, j’ai essayé d’en faire un livre pour enfants. Pendant une douzaine d’années, j’ai proposé mon manuscrit, sans succès, mais avec quelques encouragements d’éditeurs qui trouvaient l’idée belle. Un jour, j’ai pris conscience que je voulais écrire non pour les enfants, mais sur les enfants. J’ai tout remis à plat. Et j’ai fait le livre dont j’avais envie. Si j’avais échoué, c’était peut-être aussi parce que je me faisais une trop belle image de la littérature. Ce qui m’importait désormais, c’était de défendre mon histoire.

N. O. – Pour qualifier les pirates, vous employez le terme de «la gent noire»…

J.- C Marguerite. – C’est une formule usuelle, comme on dit la «légende noire». Il y a de nombreux synonymes pour pirates ou flibustiers. En Angleterre, on les appelle les «gentilshommes de fortune». Ou encore les «gueux des mers», et surtout les « frères de la côte ».

N. O. – Dans votre roman, vous évoquez un pirate qui aurait financé la traduction du « Capital » en Amérique du Nord. Marx, camarade d’un pirate : c’est un scoop…

J.-C Marguerite. – C’était Jean Lafitte. J’ai lu ça quelque part quand j’étais adolescent, mais, hélas ! je n’en ai pas trouvé confirmation. Mais Marx ayant les faveurs d’un pirate, je ne pouvais pas laisser passer ça !

Propos recueillis par Anne Crignon

« Le Vaisseau ardent », par Jean-Claude Marguerite,
Denoël, 1286 p., 30 euros.

 

une bible qui recèle le plus fabuleux des romans d’aventure (D-Side)

« Une incroyable épopée à la force narrative étonnante, travail magistral relatant la chasse au trésor d’une vie, récit de piraterie et roman initiatique, monde ancien et contemporain, l’ouvrage de l’écrivain français Jean-Claude Marguerite, Le Vaisseau ardent, aux éditions Denoël, est une bible qui recèle le plus fabuleux des romans d’aventure. À lire d’urgence. »

D-Side, juillet 2010

D-Side 1007 interview

 

Comment se lance- t’on dans un roman d’une telle envergure ? Aviez-vous conscience de la tâche à accomplir ou était-ce un ambitieux postulat de départ ? Dix huit ans d’écriture, peut-on dire qu’il s’agit du roman d’une vie, de votre vie ?

À l’origine, ce n’était qu’un conte, improvisé pour mon fils qui avait 8 ans… L’histoire m’a plu, je l’ai développée en roman pour la Jeunesse, que j’ai récrit trois fois (sur une douzaine d’années) pour le soumettre à des éditeurs, sans succès sinon des encouragements… Et puis, j’ai eu l’occasion de changer mon angle d’approche et de ne plus me limiter à un lectorat donné : je souhaitais traiter de l’enfance, pas m’adresser à des enfants… Le projet a pris d’emblée une tout autre dimension : je me suis senti libre et décidé à l’écrire sans concession. À ce moment-là, oui, j’avais conscience que ce serait long et exigeant. Mais le « roman d’une vie »… J’espère en écrire d’autres et chaque fois considérer que c’est le plus important.

Quels grands romans d’aventure vous ont accompagné, enfant ou adulte ? Le rêve de cette aventure là est-il tout ce qui résume notre existence : tendre vers mais ne jamais atteindre ?

Mon émerveillement pour la lecture remonte à mes 11-13 ans, quand je relisais en boucle Walter Scott ou Fenimore Cooper… ou du moins, leurs versions expurgées en Bibliothèque bleue. J’y ai souvent repensé en corrigeant mon texte, c’était un critère déterminant pour couper, récrire, donner du rythme…

« Tendre vers mais ne jamais atteindre » me semble un peu radical et plutôt pessimiste. L’enjeu d’une chasse au trésor amène une autre question que me ressemble davantage : une fois le trésor trouvé, on fait quoi ? (qui peut être vue comme une variation du thème : pourquoi perdre sa vie à la gagner ?)

Pensez-vous que nous fantasmons l’Histoire ? Pourquoi l’Egypte ancienne nous fait-elle à ce point rêver par exemple, car c’était une période sombre, dure, souvent cruelle pour les hommes qui y vivaient ? Et la piraterie n’était pas un univers tendre non plus..

Que savons-nous de l’Égypte ancienne ? Nos sources sont multiples, souvent plus commerciales que pédagogiques, non ? Je crois que nous aimons rêver une Égypte mythique, comme nous aimons rêver à la liberté des pirates. On sait que c’était un univers cruel, invivable selon nos critères, mais on passe outre avec une facilité déconcertante. Ça ne me semble pas très différent que lorsque je jouais aux gendarmes et aux voleurs… En fait, ces périodes sont des portes sur un imaginaire commun, et c’est ce qui m’a intéressé – aller voir de l’autre côté… Ce qui ne m’empêche pas d’exposer en contrepoint la réalité dans toute sa crudité. Les premières années du Pirate Sans Nom doivent beaucoup aux enfants des rues d’aujourd’hui, il ne faut pas idéaliser le monde dans lequel nous vivons en chargeant le passé.

Ce livre relate une chasse au trésor hors du commun. Et ce trésor, justement, a-t-il réellement de l’importance en soi? Tout comme le suspense guide un livre pour que nous le suivions jusqu’au bout, c’est la quête et non sa réalisation qui nous fait avancer…

Chaque personnage cultive sa propre conception du mot « trésor », et celle-ci évolue avec le temps. C’est peut-être toujours la même quête, mais Anton, devenu le commandant Petrack, se pose très précisément la question et s’interroge sur la distinction entre « trésor » et « vrai trésor »… Ce qui n’est pas tout à fait pareil sous l’angle de la quête et de la réalisation…

Anton et Jak, vos personnages principaux, sont des enfants, épris de liberté et d’envie de voyages. Etait-ce un choix pour avoir plus de latitude de temps quand à l’aventure à venir ou estimez-vous que les rêves que nous faisons à cet âge là sont les plus captivants, en tout cas, ceux qui possèdent le plus de force ?

J’aurais tendance à penser que certains rêves d’enfance forgent le caractère de certains d’entre nous… et que d’autres les refoulent pour entrer dans le moule des grandes personnes. À peu d’exceptions près, j’ai tenu à évoquer l’enfance des adultes-clés de l’histoire pour illustrer son incidence dans leurs choix, mais aussi l’emprise des années sur ces rêves.

Quant à l’intensité des rêves, je ne peux parler que pour moi : à 55 ans, toujours pas d’usure !Anton en particulier a une revanche à prendre sur la vie, il se sent décalé, rabaissé. Y a-t-il une morale derrière ceci, une idée de ce que doit être la volonté ?

C’est plutôt un constat : certains font une force de ce qu’ils présument être une faiblesse – en ressortent-ils plus heureux ? J’avais envie de mettre en scène ce type de caractère ; d’autres personnages cruciaux du livre ne suivent pas ce schéma. Et puis, avoir de la volonté est une chose, savoir ce que l’on veut vraiment en est une autre : « Qu’est-ce qui est important ? » vous répondrait le commandant Petrack…

On découvre ici une multitude de paysages, de cultures, des pays chauds au Groenland. On décèle une sorte de sentiment d’urgence à vouloir tout croquer, tout parcourir, une envie de narration autant que d’apprentissage. Désiriez-vous faire de ce roman une sorte d’hommage au monde dans lequel nous vivons, comme un témoignage à laisser ?

Ah, je ne me suis pas posé cette question ! Il faudra que j’y réfléchisse… Je suis sans conteste casanier, peut-être parce que je voyage autrement…

Dans le chapitre La Carte aveugle, j’évoque les conséquences du réchauffement climatique sous l’angle de l’archéologie : l’élévation du niveau des eaux va nous priver d’une part de notre histoire. Qu’allons-nous perdre encore ?

Pourquoi avoir choisi la Yougoslavie de Tito pour débuter cette aventure ?

Le Vaisseau ardent est né d’une rencontre avec l’éditeur d’une revue de plaisance italienne, il y a sept ans. Il aimait mon histoire de navire qui brûle sans se consumer, et voulait que j’en sorte un livret pour accompagner son numéro d’été. Dans mon roman Jeunesse, l’intrigue commençait quand le commandant Petrack partait sur la piste du trésor d’un pirate évoqué quand il avait 10 ans, et je n’en disais pas plus. En choisissant de rédiger une sorte d‘introduction, j’ai décidé de faire vivre Anton sur un port – et d’y voler les plaisanciers, justement ! J’ai préféré situer l’action de l’autre littoral de l’Adriatique, sachant combien les Romains avaient souffert des pirates des côtes dalmates. Quant à l’époque, elle se justifiait en situant l’action finale de nos jours, Anton Petrack ayant soixante ans. Les événements qui ont présidé à l’éclatement de la Yougoslavie, que je n’évoque qu’en deux phrases, consolidaient ce choix.

Cette collaboration avec la revue n’a pas eu de suite, mais j’avais lancé les bases du premier chapitre du Vaisseau ardent et trouvé une liberté de ton qui m’a elle-même stimulé.

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