littérature et photographie

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Partager ses mondes

Je ne saurais répondre à la question rituelle du « Pourquoi écrivez-vous » qu’en avouant que je ne peux pas vivre autrement. C’est une chose que j’ai toujours faite, depuis les pièces de marionnettes que j’inventais et jouais pour les enfants de mon village, n’étant guère plus âgé. Longtemps, j’ai amassé les manuscrits inachevés (j’y pioche parfois quelques scènes) et les refus polis d’éditeurs quand j’allais jusqu’au bout. Puis, mes exigences ont changé, je n’ai plus écrit d’abord pour moi, pour le plaisir d’écrire, mais dans l’attente d’être lu.
Seulement, les choses, elles, n’ont pas vraiment changé dans mon quotidien avec la publication du Vaisseau ardent. Les épreuves corrigées, l’aventure était derrière moi ; je me suis retrouvé devant mon clavier, avec mes chats. Mes rencontres avec le public ne se sont pas prolongées au-delà du week-end de sa parution – certes, pour y recevoir, à Nice, le Coup du cœur du Point 2010, avec un bafouillage en règle devant 400 personnes, je ne suis pas un show-man. Ensuite, rien. Sinon quelques lettres, beaucoup de recensions, de coups de cœurs, mais jusqu’à Conte de la plaine et des bois, pas un tête-à-tête avec un lecteur.
Grâce aux signatures*, en librairie et salon, de Conte de la plaine et des bois,  j’ai échangé avec des lecteurs autour de mes deux romans – pas seulement de futurs lecteurs. Mes livres ont pris alors une autre réalité à mes yeux, à travers les leurs. Ou plutôt, une autre dimension, celle, sensible, d’un partage.
En voici une autre perspective, indirecte, via un blogueur** qui, dans sa réponse à onze questions littéraires, déclare qu’il aimerait vivre dans « le monde semi-rêvé de Jean-Claude Marguerite, dans Le Vaisseau ardent », qu’il avait chroniqué voici quelques années, avant de me faire figurer en quatrième place des auteurs avec qui il souhaiterait passer un après-midi… Et là, je me retrouve dans une position tout à fait familière, puisque la mienne quand je dévore un roman… Sauf qu’il s’agit, cette fois, de mes mondes.

JCMarguerite Salon du Livre 2017 ActuSF Jerôme VincentAu Salon du livre de Paris, photo Jérôme Vincent, ActuSF

* Prochaines dédicaces : le Salon fantastique, du 6 au 8 mai, à Paris ; librairie La Curieuse, à Argentan (d’ici l’été).
** Le blog où MrK sévit, ses recensions :  Le Vaisseau ardent,  Conte de la plaine et des bois.

Conte&Vaisseau

 

16″ 58′ sur Conte de la plaine et des bois…

C’est une longue recension que Nebal,  à lire ici et à écouter là consacre au « petit » roman Conte de la plaine et des bois, dans lequel il voit d’ailleurs davantage une fable qu’un conte, en marge de l’imaginaire et du nature writing, et à l’ombre du Vaisseau ardent (qui nargue Nebal du haut de sa PAL).

Et si le Conte de la plaine et des bois, qu’on le veuille ou non – la quatrième de couverture n’aide pas, donc –, peut tout d’abord sembler peiner à exister sous l’ombre écrasante des dix-huit années d’écriture du monumental Vaisseau ardent, il n’en acquiert en définitive que davantage le poli d’une miniature conçue avec tendresse et attention, d’une « petite chose » pourtant aussi soignée, et qui a bien le droit d’exister pour elle-même.

Après une étude approfondie  (une minute de commentaire pour dix pages), Nebal rejoint assez celui émis par Frédérique Roussel dans Libération :

Je ne sais pas si le livre restera ; mais je crois savoir qu’il est chargé de quelque chose de pleinement signifiant – à la manière de ces souvenirs de tout un chacun, qui pourraient passer pour anodins au regard d’un monde qui bouge sans cesse et peut-être de plus en plus vite, mais qui, pour ceux qui les vivent, puis peut-être les cultivent, sont bien davantage porteurs d’émotion et de sens que tous les grands drames de l’histoire en marche.

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Conte de la plaine : fantastique balade

Frédérique Roussel, pour next.liberation, signe une belle recension de  Conte de la plaine et des bois, rencontre entre un vieux monsieur et un jeune garçon  :

Leur périple dure des heures dans une nature qu’à 13 ans, l’homme parcourait les yeux fermés avec Dick, la rivière, l’orme, la vallée, coussins verts, blocs calcaires…

Et de conclure…

Fantastique balade dans des bois hostiles et familiers, sensible revisitation de l’enfance perdue qui a souvent laissé en chacun de soi un Dick aimé.

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… après avoir cité cet extrait :

«Mes lèvres s’étaient crispées. Certes, j’étais préparé à la déconvenue – à mon âge, nul besoin de revenir sur les lieux de son enfance pour apprendre la traîtrise de la mémoire, qui écarte tel épisode et refaçonne tel autre, selon d’obscurs caprices, et nous laisse pantois après s’être bien moqué de nous.»

Conte de la plaine : un livre qui fait du bien

Nouvelle présentation sur YouTube du roman Conte de la plaine et des bois par Il était une fois Perseneige, qui a songé à Pascal Quignard (Tous les matins du monde) et apprécie :

« le parcours rétrospectif du vieux monsieur, qui revient à des choses qu’il avait oubliées et qui pourtant ont toujours été présentes en lui« . Bref, « un livre parfait pour l’automne… Un livre qui fait du bien »

(ce qui me semble être l’un des plus beaux compliments qu’on puisse faire à propos d’un roman).

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Conte de la plaine : retrouver son âme d’enfant

Pour NokomisM, de Phenix-Web, Conte de la plaine et des bois est non seulement une « histoire qui nous prouve que parfois, le merveilleux se trouve juste derrière la porte… », mais qui pose des « questions qui resteront sans réponses, mais auxquelles le lecteur réfléchit, lui aussi, au fil des pages. »

« On frôle le fantastique à certains moments sans jamais vraiment sortir de la réalité. Tout comme ce vieil homme, on se demande, on s’interroge. Qui est vraiment Albert, le compagnon d’un gamin perdu ou la réincarnation du chien de son enfance ? Mister Kreekle, personnage fétiche de ce créateur d’histoires, n’aurait-il pas transmis un peu de son pouvoir à celui qui l’a fait naître à l’écran ? Et ce jeune garçon pour lequel tout est encore possible, ne serait-il pas celui que le vieil homme souhaiterait tant retrouver, lui qui ne peut aujourd’hui vivre que les conséquences des choix qu’il a faits par le passé ? »

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Conte de la plaine : polyphonique

C’est essentiellement une analyse stylistique que propose AMR sur Babelio (site qui  classe Conte de la plaine et des bois parmi les contes philosophiques, dont Micromégas, ma découverte du genre, au lycée), séduite par :

« une écriture à la frontière entre les modalités de représentation, scripturale certes mais également picturale. » (…) J-C Marguerite utilise plusieurs niveaux narratifs et jongle avec les points de vue et la temporalité. »

Cette recension, développée et argumentée,  situe le style du roman au service du fond  :

« la qualité de l’écriture, par la justesse dans le choix des mots et le style soutenu, par le sens de détail et par la poésie qui enveloppe la narration, et puis surtout il m’interroge.  » (…)  « Mais c’est surtout un récit allégorique, onirique et philosophique sur l’enfance et ses mystères, les choix de vie, la solitude, la vieillesse et la mort puis sur les passerelles entre les âges et les mondes, entre la réalité et le rêve. »

Et de conclure, après avoir disséqué les jeux narratifs propres à chaque partie :

 « L’écriture se fait polyphonique, le point de vue s’élargit à l’universel. »

A44721.inddAMR analyse Conte de la plaine et des bois en regard du Vaisseau ardent.

Conte de la plaine : une parabole

On me signale cette jolie recension sur la page Facebook de Bertrand Campéis (spécialiste de l’uchronie), postée il y a un certain temps, à propos de Conte de la plaine et des bois :

« C’est l’histoire d’un rêve, d’un personnage, devenu trop grand pour son créateur, qui a fini par prendre toute la place pour remplir le vide d’une existence. Ce sont les projets que l’on remet toujours à demain : l’histoire que l’on écrira, le retour triomphal que l’on effectuera dans SON entreprise. Le renouveau.
C’est une parabole sur la fin inévitable qui nous attend, sur le passage de flambeau, les premières et les dernières histoires que l’on raconte.
Et puis la nuit nous enveloppe tout doucement. Tout s’éteint, et une étoile s’allume dans le ciel.
Bonne Lecture. »

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Conte de la plaine : « une fin émouvante »

« Six ans après la parution du Vaisseau Ardent, épais roman inclassable et improbable, Jean-Claude Marguerite nous revient avec Conte de la plaine et des bois, petit livre de 159 pages paru chez les Moutons électriques. »

nous dit Elbakin, qui précise…

« cet opuscule est avant tout une irruption de la fiction dans le nature writing, ode poétique à la forêt et à l’enfance. Récit doux-amer et profondément humain sur la vieillesse, les regrets et la création, ce Conte de la plaine et des bois est une porte d’évasion servie par une fin émouvante. »

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