Bien trop souvent depuis l’ouverture de ce blog, j’ai eu l’occasion d’évoquer les tragédies sanglantes qui semblent se multiplier dans le pays – et un peu partout.
Lorsque j’ai écrit la nouvelle Le Fou de Dieu, je faisais référence aux propos du curé de mon enfance, un tel fou ne pouvant être que bon. En l’occurrence, mon personnage s’est détaché de Dieu, mais pas de Sa folie.
Fou de Dieu, aujourd’hui, ne qualifie plus que les fanatiques terroristes, stigmatisant ainsi que le pire côtoie le meilleur dans l’homme. L’histoire se déroule dans les tranchées de Verdun (entre deux assauts, mon personnage se voit écrivain), parce qu’il était clair, alors, que l’homme avait atteint le paroxysme de la barbarie, que plus jamais l’on ne reverrait ça.
Conte de la plaine et des bois semblera écrit dans un registre mineur pour qui n’y lira que le périple d’un créateur de dessins animés, d’un jeune garçon et d’un chien qui ne doit pas mourir sans amour. Pourtant, l’épisode déclencheur de la vocation de vieil homme est bien un acte de barbarie, perpétré dans son enfance contre son chien, et qui le propulsera dans un monde féérique, autant par les personnages qu’il inventera et mettra en scène, que par l’illusion d’être utile, de protéger ses « millions d’enfants ». Devenu un vieil homme, il découvre la précarité de son illusion et, de plain-pied dans la réalité, échouera à en nourrir un seul. Encore que.
Avec “tous lire”,  j’ai expliqué le sens de ma démarche : les contes de fées, comme les romans dont ils sont le préambule, d’autant plus qu’ils se situent dans un ailleurs, nous aident à affronter le pire et à donner le meilleur. Le reste me semble plus divertissement que littérature.

Twitt160715#Nice