Étiquette : Le continent éphémère (Page 2 of 3)
Pour moi, c’est évident, cette fois encore. Et pour vous ?
Cette image provient d’un sticker collé et déchiré dans les locaux de Censier, qui est resté tel quel pendant plus d’un mois…
Pour voir l’ensemble des photos exposées, outre une visite aux Voisins, vous pouvez vous promener sur mon site :
http://web.mac.com/jcmarguerite
qui s’étoffera prochainement de deux nouvelles galeries. D’abord, les photos non retenues pour l’exposition Le Continent éphémère (bientôt l’une d’elle sur ce blog), ensuite une variation sur ce thème avec des images d’animaux métamorphosés par l’usure des affiches…
Merci…
Sillonner les métros en quête de fragments d’affiches étonnants est une démarche originale – j’emploie ce mot à dessein, car le doute subsistait quelque part de passer pour un original, dans l’acception la moins flatteuse du dictionnaire.
Votre présence était un gage de sympathie chaleureux, vos commentaires sont un encouragement puissant.
Ce qui m’a frappé, c’est la diversité de nos regards. De fait, j’ai photographié des paysages et des créatures qui n’existent pass. Le hasard seul a esquissé ces figurations que j’ai identifiées comme telles, car elles n’étaient des paysages ou des créatures que j’y reconnaissais. Nous en avons débattu hier soir jusqu’à tard, nos visions coïncident souvent, mais elles divergent plus souvent encore ! Ces détails de déchirures stimulent notre imaginaire, nous devinons des formes qui parlent à chacun de nous (et parfois, au second regard, une autre projection s’impose…). Quel beau compliment quand Sylvie y a associé des sons et des odeurs…
Pour moi la photographie a toujours eu cette vocation secrète : donner aussi à voir autre chose que ce qu’elle montre. Même en reportage classique, les choix du moment et de la composition transforment le témoignage (voilà ce qui c’est passé) en une incitation à imaginer (voilà ce que j’ai vu : et vous, que voyez-vous ?). À mon sens, c’est cette dimension qui fait qu’un cliché d’actualité dépasse le drame exposé pour étrangement nous émouvoir par sa seule beauté.
Cette image s’est imposée comme une construction abstraite sur fond de paysage. J’y voyais alors la puissance du mouvement qui s’emparait du ciel, peut-être l’annonce d’un cyclone.
Les déchirures en dents de scie n’ont rien de rare, l’exception tient aux couleurs qui façonnent l’idée du paysage – vagues ou montagnes. Cette fois, le noir était partout, à tel point que je ne distinguais pas les deux couches superposées. J’ai même hésité à m’attarder davantage… Et puis, le premier plan de la montagne s’est imposé. Ce versant enténébré appartient à une affiche, la pluie d’étoiles filantes à une autre, les crêtes irradiées à aucune – une vision de création du monde.
Voici probablement l’une de mes images favorites, c’est du moins l’une des premières qui me vient à l’esprit lorsque j’évoque mon approche des affiches. J’aime ce qu’elle représente, je me souviens aussi du jour où je l’ai découverte, me maudissant de n’avoir pas mon appareil toujours avec moi, du lendemain où j’ai peiné à trouver un cadrage qui ménage la profondeur de champ…