Je suis heureux que l’un des grands débats de l’année écoulée ait pris le parti de nos amis libraires. J’en suis heureux, mais je n’en suis pas fier. Imposer à leurs concurrents en ligne de facturer les frais de port — une taxe de 0,01€ pour l’envoi d’un paquet de livres – était-elle la priorité la plus susceptible d’attirer un large public dans les librairies ?
Qu’a-t-on fait pour aider les enfants en difficulté d’apprentissage de la lecture ? Qu’a-t-on fait contre l’illettrisme ? Qu’a-t-on fait pour convaincre les non-lecteurs d’ouvrir un livre ?
Pourtant, ces questions concernent respectivement 10, 15 et 33% de la population française. Et encore, ces chiffres ne se rapportent qu’aux cas reconnus comme tels — s’y ajoutent ceux qui n’aiment pas trop lire, ce qui n’ouvrent qu’un livre dans l’année et ne le finissent pas nécessairement…
Pourquoi les délaisser? Tout le monde aime les histoires, et la littérature reste le meilleur facteur d’émerveillement. Et nous le savons bien, nous qui lisons avec facilité: qui a découvert le plaisir de lire n’en démord plus…
Lire ne doit pas rester un privilège. Quitte à penser autrement le livre, quitte à le repenser de fond en comble pour ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir ou d’aimer lire. Lire ne peut pas rester un privilège.
En tant que lecteur, que parent, qu’auteur et qu’éditeur, ma résolution 2015: que nous puissions tous lire.
Belles lectures à tous. À vraiment tous.