« Les noms des personnages constituent le leitmotiv du roman. La plupart ne sont d’ailleurs pas les vrais noms des protagonistes, mais les surnoms qui les désignent et qui les qualifient le mieux : Coupe-jarret, Fureteuse, Balafrée, Pue-la-mort, Mère-des-anges, L’Ours, L’Albatros, Qui-perd-gagne, Bouffon-savant, Morne-mer, Tempête…. et bien sûr Le Pirate Sans Nom lui-même, insaisissable car non nommé. Ces noms riches en symboles ne décrivent ceux qui les portent que par un seul de leurs attributs, tellement semblables aux dénominations que se donnent et se choisissent les pirates pour se définir. On n’existe que si l’on est nommé, et le nom dont on nous baptise ou que l’on se donne fait sens, nous crée et nous construit. »
Auteur/autrice : Jean-Claude Marguerite (Page 25 of 48)
Romancier, photographe.
Jean-Claude Marguerite est l’auteur du Vaisseau ardent, son premier roman paru aux éditions Denoël au mois de juin 2010
ActuSF : Le Vaisseau ardent est né d’un conte destiné à votre fils. Comment vous est venue l’idée de transformer cette histoire en véritable roman pour adulte ?
Jean-Claude Marguerite : Lors d’un dîner amical, j’ai été invité à parler de ce conte, qui était devenu un roman qui avait plu sans convaincre d’éditeur. Mon interlocuteur dirigeait une revue de plaisance italienne et j’ai naturellement axé ma présentation sur la présence du voilier qui brûlait sans se consumer. Et tout en parlant, j’ai réalisé que j’étais passé à côté de quelque chose d’essentiel : ce vaisseau que je traitais comme un accessoire méritait rang de personnage.
Avant la fin du dîner, cet ami me proposait de publier un livret de 80 pages sur ce vaisseau, pour accompagner son numéro d’été. J’ai dit oui, tout en sachant que je n’avais pas encore matière à dix pages ! Je me suis aussitôt lancé dans l’enfance d’Anton Petrack. Mais le temps de rédiger un chapitre et de faire un plan, le projet tombait à l’eau, au profit d’une simple nouvelle de cinq mille signes. Le plan en faisait le double. J’ai donc écrit L’Île du Chaos noire, que j’ai fait traduire en italien… et qui n’est pas parue.
Cela faisait douze ans que je travaillais (assez épisodiquement) sur cette histoire, vous imaginez la frustration… C’est certainement elle qui m’a décidé à m’y remettre. Mais je n’aurais peut-être pas relevé le défi si je ne venais pas aussi de découvrir un plaisir profond à écrire sans les restrictions de la littérature jeunesse. Ce fut une vraie libération.
Jean-Claude Marguerite : Lors d’un dîner amical, j’ai été invité à parler de ce conte, qui était devenu un roman qui avait plu sans convaincre d’éditeur. Mon interlocuteur dirigeait une revue de plaisance italienne et j’ai naturellement axé ma présentation sur la présence du voilier qui brûlait sans se consumer. Et tout en parlant, j’ai réalisé que j’étais passé à côté de quelque chose d’essentiel : ce vaisseau que je traitais comme un accessoire méritait rang de personnage.
Avant la fin du dîner, cet ami me proposait de publier un livret de 80 pages sur ce vaisseau, pour accompagner son numéro d’été. J’ai dit oui, tout en sachant que je n’avais pas encore matière à dix pages ! Je me suis aussitôt lancé dans l’enfance d’Anton Petrack. Mais le temps de rédiger un chapitre et de faire un plan, le projet tombait à l’eau, au profit d’une simple nouvelle de cinq mille signes. Le plan en faisait le double. J’ai donc écrit L’Île du Chaos noire, que j’ai fait traduire en italien… et qui n’est pas parue.
Cela faisait douze ans que je travaillais (assez épisodiquement) sur cette histoire, vous imaginez la frustration… C’est certainement elle qui m’a décidé à m’y remettre. Mais je n’aurais peut-être pas relevé le défi si je ne venais pas aussi de découvrir un plaisir profond à écrire sans les restrictions de la littérature jeunesse. Ce fut une vraie libération.
mais au moins, c’est le même sujet.
J’en profite pour élever une plainte. Mon travail ne m’accorde plus le loisir du métro, dont je ne suis plus qu’un simple usager, à peu près une fois par semaine. Aussi, lorsque enfin je m’octroie tout un après-midi de temps libre à fuir le soleil pour longer les couloirs à la quête d’affiches défraîchies, est-ce que mon téléphone pourrait cesser de relayer des mails qui réclament ma présence de toute urgence, m’obligeant à remballer mes affaires et à reprendre le métro comme un banal voyageur ? Merci.
- «Ce gros livre ambitieux est le fruit d’années de travail. Le résultat est passionnant !»
- Ouest-France – Pays de Loire